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ChangerLeconomie

15 février 2012

Crise économique et pouvoir politique. Le bon

Crise économique et pouvoir politique.

Le bon sens est-il trop dur à accepter ?.

 

On entend parler de crise, on nous explique que notre protection sociale et notre travail coûtent trop chers !

Mais le premier carburant de l’économie n’est-il pas la consommation ?

Tout le monde s’accorde à dire que notre revenu est consommé ou épargné : revenu = épargne + consommation.

Or notre propension à consommer augmente à mesure que notre revenu s’amenuise. Une personne A, qui gagne un revenu mensuel de 1000€ consomme la totalité de son revenu (loyer, énergie, alimentation…………loisirs ). Une personne B disposant d’un revenu mensuel de 10 000€ consomme plus que A mais a priori n’est pas forcé de tout consommer et peut épargner une partie de son revenu. Une personne C jouit d’un revenu mensuel de 100 000€, il consomme plus , mais il épargne beaucoup plus. Ainsi, plus notre revenu est élevé plus on épargne. Et pour obtenir la consommation la plus élevée dans la situation considérée, il convient de répartir le revenu déterminé de manière équitable entre les personnes A, B et C.

Ce principe étant établis, que se passe-t-il du côté de l’entreprise ?

L’entreprise n’a pas besoin d’emprunter pour se financer dès lors que la consommation est suffisante pour assurer son profit et son financement et que les actionnaires le permettent en ne ponctionnant pas le revenu de l’entreprise pour spéculer sur les marchés financiers. Dès lors, le financement de l’entreprise est moins coûteux du fait de l’absence d’intérêts à reverser aux banques.

Une consommation suffisante permet aux entreprises de subvenir à leurs besoins de financements et c’est l’épargne prêtée aux entreprises par les banques plus des dividendes trop importants versés aux actionnaires qui baissent les profits de l’entreprise et participe à la financiarisation de l’économie.

La financiarisation de l’économie nous conduit à la faillite. En effet, l’économie est constitué de cycles de croissances et de récessions qui sont inévitables. Les banques centrales doivent réagir de manière proportionnée et utiliser la mécanique économique en jouant sur la monnaie grâce aux taux directeurs d’intérêts. Par exemple, en cas d’inflation on augmente les taux d’intérêts et on augmente les réserves obligatoires des banques pour augmenter le coût de l’argent et limiter la hausse des prix.

Or les responsables politiques, pour être réélus et pour s’enrichir, ne prennent pas les bonnes décisions : ils désirent une croissance supérieure à ce qui est matériellement possible.

Aux États-Unis lors de la Grande dépression des années 30, les prix ont baissé de 27 %. Ce net recul était dû à un effondrement de la demande et de l'activité. L'emploi baissa de 16 % en trois ans et l'ensemble des salaires versés subit un recul de plus de 40 %, créant dans le pays une situation sociale dramatique. D’où une peur incontrôlée de déflation (baisse des prix) aux Etats unis.

Aujourd’hui, pour éviter une déflation la banque fédérale américaine finance la dette américaine en imprimant des billets (20 000 milliards de dollars US depuis l’an 2000). L’état émet des emprunts, la FED imprime des billets pour les racheter (la Banque Centrale Européenne fait pareil), ils se refinancent tout seul en faisant grossir la dette. De plus, cet argent ne circule pas ou très peu dans l’économie (3% mesuré en Angleterre suite à une lourde recapitalisation des banques en 2011) car il sert juste à renflouer la dette ou plutôt à payer les intérêts de la dette. Cette accumulation de passif devra être payé un jour, soit par une hausse des taux, soit par une fuite de la monnaie : une chute du dollar et de l’euro. L’exemple de la Grèce est symptomatique de ce qui menace notre société. Un taux d’endettement important conjugué à des taux d’intérêts majorés qui génèrent plus d’endettement qui génère lui-même des taux d’intérêts plus haut, et c’est la faillite. En cas de surendettement, il n’y a qu’une seule solution : le hair-cut, ceux qui ont prêté ne sont pas remboursés et le capital de base constitué de l’épargne part en fumé. Cela entraînera une vague de chômage et de faillite à grande échelle. Après tout, la seconde guerre mondiale est la conséquence des faillites en chaîne de la crise économique de 1929.

En Europe, l’union monétaire sans union politique est une aberration. On ne peut pas créer une zone de libre-échange sans parité entre ses acteurs. Comment éviter la délocalisation quand le salaire d’un acteur de la zone de libre-échange est presque cinq fois inférieur aux autres (ex. : l’entrée de la Roumanie dans l’Union économique Européenne).

D’autre part, la création d’un Fond Européen de Stabilité Financière permettra juste de mutualiser la dette grandissante, pour mieux tenter de dissoudre le risque. Mais, la première conséquence sera la chute de la totalité des acteurs ayant mutualisé la dette, soit les pays de la zone euro.

Les États-Unis fonce droit dans le mur et non seulement il tracte l’Europe et le reste du monde car les échanges internationaux demeurent majoritairement en Dollar, mais au lieu de couper la corde, l’Europe accélère.

Le système financier fait peser le risque de crack sur l’ensemble des acteurs qui suivent les tendances spéculatives, c'est-à-dire tous les épargnants qui placent leurs économies en banque. Car l’épargne destinée aux retraites est investis comme un paris sportif par les financiers (ex. : Enron). Autre exemple, l’éclatement de bulles comme celle d’internet contribue à l’essoufflement de la finance mondial, alors poussée à créer des nouveaux produits pour continuer à gagner de l’argent. Les Sup prime (prêter aux insolvables) ou encore les ARM (adjusted rate mortage : taux fluctuants) sont des centaines de milliards de dollars qui ne peuvent être remboursés par des citoyens qui n’ont pas les revenus nécessaires pour absorber l’augmentation de leur endettement et la hausse des intérêts. Résultat : une vague d’impayés qui a provoqué la crise des sup prime en 2008. Mais Goldmann Sachs a trouvé comment relancer la machine grâce au « credit default swap », produit financier qui consiste à externaliser le risque d’impayés. Par exemple, A prête 100€ à B à 5%, mais A paie 2% à C pour que C prenne le risque que B ne paie pas. Grâce à ce produit financier la dette circule, c'est-à-dire que tant que le crédit default swap n’arrive pas à son terme l’impayé demeure une écriture comptable qui rapporte à court terme 3% à A et 2% à C. Grâce à ce système B peut même racheter son propre risque d’impayé à C en lui reversant 1% grâce à un nouveau crédit default swap.

Les entreprises étant dépendantes des banques pour financer leur production, elles ont subis la crise des Sup prime de 2008 et ont réagis par des licenciements massifs pour contrôler leurs marges, qui sont réparties à la hausse pour battre des records jusqu’en 2009. Mais une fois qu’il y a eu beaucoup de licenciements, les entreprises tournent moins. De plus, le chômage diminue les revenus donc la consommation ce qui augmente l’endettement.

L’activité économique ralentissant, les besoins américains grandissent et la FED ne pouvant imprimer 100% de la dette, les États-Unis vont devoir, un jour ou l’autre, se financer sur les marchés mais personne ne voulant plus de la dette américaine : ni la chine, ni les pays riches du moyen orient qui en possèdent déjà bien assez ; les taux d’intérêts seront très élevés et rendetteront sur plusieurs générations.

La mondialisation économique a rendu les pays interdépendants et la récession a un effet boule de neige qui impacte les pays qui réalisent des échanges économiques avec le pays en crise.

Actuellement, nous sommes au bord du précipice par ce que nos dirigeants, ceux qui détiennent le capital, et les financiers qui le font spéculer ne veulent pas accepter la situation.

Sont-ils mal conseillés ou incompétents ? Probablement les deux, mais la raison principale repose sur le fondement du capitalisme : l’accumulation de capital. Cela parce que richesse est synonyme de pouvoir dans nos sociétés. Le fonctionnement actuel de l’économie mondiale est voué à l’échec car elle repose sur la théorie néoclassique qui pense démontrer que la rationalité de chacun des agents permet l’intérêt commun. Or, l’agent cherche à améliorer sa position, pas celle de la majorité.

L’enrichissement personnel comme solution de développement de la société ? N’est-ce pas improbable comme manière d’organiser les échanges économiques dans une société civilisée ?

Pour assurer le développement de nos sociétés, ne convient-il pas de penser une économie au service de la majorité de ses agents (ceux qui produisent) et non pas une économie au service de ses actionnaires (ceux qui possèdent) ?

Pour ce faire, certains principes simples s’imposent :

1-      Assainir les finances publics par une meilleure gestion des dépenses : diminuer les dépenses somptuaires, arrêter le cumul des mandats, réorganiser la délégation des services publics (autoroute, énergies, BTP, téléphonie, transport) afin d’assurer un vrai service public. Que les opérateurs en situation de monopoles ou d’entente sur les prix jouissant de surfacturation financent l’économie par l’impôt et le revenu de ses salariés.

 

2-      Assainir les finances publics par une réorientation de l’impôt : fin du bouclier fiscal, taxer massivement le capital qui ne produit rien pour la société (ni travail, ni logement, ni activité associative, ou culturel), taxer les transactions financières. Sanctionner sévèrement l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux.

 

3-      Le meilleur moyen d’assurer une consommation nécessaire au fonctionnement de l’économie est de veiller à répartir la richesse de manière équitable. Actuellement, 10% de la population possède 90% des richesses.

 

4-      Etablir les taux de change dans le respect de la parité des pouvoirs d’achat pour assurer le développement mutuel et organiser une mondialisation basée sur le développement et non pas l’exploitation.

 

5-      Baser la masse monétaire (l’émission de monnaie) sur le Produit Intérieur Brut. Faire une vraie politique européenne commune : SMIC, fiscalité.

 

6-      Revenir à l’économie de production car la valeur ajouté vient du travail, grâce à une fiscalité adaptée (voir numéro 2) et parce-que seule la production génère le revenu nécessaire à la consommation.

 

7-      Scinder les activités bancaires des activités de marché. Mais la Bourse est un indicateur de la santé de l’économie, qui doit servir à guider les décisions des dirigeants dans les domaines économiques, monétaires, financiers et sociaux. Or, les variations de cet indicateur sont essentiellement dues aux agissements des financiers. En fait l’existence de la Bourse n’est pas une nécessité. Par conséquent, ce soi-disant indicateur de santé de l’économie n’a aucune rationalité si les cotations ne sont pas basés sur les réels productions.

C’est seulement grâce à de tels changements que l’économie peut se financer par le travail et la consommation.

Les élections présidentielles approchent à grand pas, rares sont les candidats à formuler ces propositions.

Mais pour mettre en place de tels changements, il semble que notre société ai besoin de passer d’une élite du pouvoir à une élite du savoir. Une politique humaine sans être populiste mise en place par des techniciens responsables, non pas devant ceux qui les enrichissent, mais devant ceux qui les ont désignés : le peuple.

Le but n’est pas d’être révolutionnaire mais simplement rationnel.

 

VOTEZ A GAUCHE

 

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